L'orbiteur a la forme d'un parallélépipède de 2,8 mètres par 2,1 mètres par 2 mètres
    (environ 10 mètres cubes) pour une masse totale de 2 970 kilogrammes (1 300 kg sans
    le carburant). Son envergure, une fois les panneaux solaires déployés en orbite,
    atteint 32 mètres.
L'alimentation en énergie de Rosetta est assurée par deux panneaux solaires comportant
    chacun cinq éléments qui peuvent pivoter de plus ou moins 180° pour capter le maximum
    de l'énergie solaire photovoltaïque. Chaque panneau est long de 15 mètres et la surface
    totale est de 64 m2. Les panneaux fournissent entre 8 700 watts et 450 watts de puissance
    suivant la position de la sonde par rapport au Soleil. La sonde a besoin de 390 watts
    pour être maintenue en état de marche avec le minimum d'équipements actifs. La taille
    importante des panneaux solaires s'explique par la grande distance entre le Soleil
    et la sonde sur une partie de sa trajectoire. Jusque-là les sondes lancées à une
    telle distance du Soleil, comme Voyager 1 et Voyager 2, embarquent des générateurs
    thermoélectriques à radioisotopes qui produisent de l'énergie électrique grâce à
    la chaleur émise par la désintégration radioactive. Cette technologie n'étant pas
    disponible en Europe, cette source d'énergie a été remplacée par des panneaux solaires
    de grande taille conçus pour fonctionner à des températures très basses tout en optimisant
    la production d'énergie. Rosetta est la première sonde alimentée par l'énergie solaire
    à voyager au-delà de la ceinture d'astéroïdes. 
Le système de régulation thermique de Rosetta doit maintenir l'intérieur de la sonde
    spatiale à une température d'environ 20 °C. Rosetta, prévue pour voyager dans le
    Système solaire, rencontrera des températures variées : à 800 millions de kilomètres
    du Soleil, l'intensité du rayonnement solaire n'est plus suffisante pour chauffer
    la sonde, il est donc nécessaire d'employer des dispositifs de chauffage ; au contraire,
    au plus près du Soleil, afin d'éviter une surchauffe, des radiateurs sont installés
    pour dissiper l'énergie thermique. Rosetta est également munie d'un système de 14
    lamelles réparties sur 2,5 m2, des persiennes qui s'ouvrent au Soleil pour laisser
    échapper la chaleur, mais qui se referment à l'ombre, à l'image des stores vénitiens.
    Ce système, testé avec succès au Centre européen de technologie spatiale (ESTEC),
    permet de réguler la température sans consommation électrique. 
La propulsion de Rosetta est assurée par 24 petits moteur-fusées à ergols liquides
    fournissant chacun 10 newtons de poussée qui disposent de 1 670 kg de carburant pour
    effectuer les corrections orbitales au cours du long périple de la sonde puis placer
    celle-ci en orbite autour de la comète. 
Rosetta, lorsque la sonde spatiale n'est pas en hibernation, est stabilisée sur 3
    axes c'est-à-dire que son orientation reste fixe ; son système de navigation utilise
    deux viseurs d'étoile pour déterminer l'orientation de la sonde afin de pointer avec
    exactitude ses antennes de télécommunications, panneaux solaires et instruments scientifiques.
    Ce capteur doit fonctionner dans des conditions particulières durant l'approche de
    la comète. Celle-ci est entourée d'un nuage diffus de poussière qui peut rendre difficile
    l'identification d'une étoile. Un logiciel a été développé pour permettre à l'instrument
    de fonctionner dans ces conditions. Les changements d'orientation sont réalisées
    à l'aide de 4 roues de réaction. Le système de contrôle d'attitude comprend également
    des senseurs solaires et une centrale à inertie utilisant trois gyrolasers. Une caméra
    de navigation NavCam (Navigation Camera) ayant un champ optique de 5° et dotée d'une
    résolution de 1 024 × 1 024 pixels est utilisée pour les manœuvres d'approche des
    astéroïdes et de la comète. À la suite d'un choix de ses concepteurs qui décident
    de diffuser sous licence libre les images de la comète réalisées à l'aide de cette
    caméra, elle est la principale source des photos diffusées par l'Agence spatiale
    européenne. 
Le système de télécommunications de Rosetta utilise une antenne parabolique grand
    gain orientable de 2,2 mètres de diamètre. La sonde spatiale dispose également d'une
    antenne moyen gain de 0,8 mètre de diamètre et de deux antennes omnidirectionnelles
    à faible gain toutes fixes. La station de New Norcia, construite en Australie par
    l'Agence spatiale européenne pour communiquer notamment avec Rosetta, n'est visible
    que 12 heures par jour par la sonde du fait de la rotation de la Terre ; d'autre
    part, celle-ci sera, à certains moments, masquée par le Soleil. Durant les périodes
    où le signal ne peut être reçu, Rosetta stocke les données recueillies dans une mémoire
    de masse de 25 Go puis les retransmet lorsque la fenêtre de communication le permet.
    
 
L'atterrisseur Philae s'est posé le 12 novembre 2014 sur le noyau de la comète pour
    étudier in situ les caractéristiques de celui-ci à l'aide des 10 instruments scientifiques
    dont il dispose. Il se présente sous la forme d'un cylindre polygonal d'un mètre
    de diamètre pour 80 cm de haut et d'une masse totale de 97,9 kg dont 26,7 kg d'instrumentation
    scientifique. La structure est réalisée en fibre de carbone avec des panneaux en
    nids d'abeille d'aluminium. 
Il comprend une partie chaude isolée de l'extérieur et une partie froide située à
    l'arrière dans laquelle se trouvent le système de fixation à l'orbiteur et les instruments
    déployés une fois Philae au sol. L'atterrisseur est fixé à l'orbiteur par un mécanisme
    qui permet une séparation à une vitesse pré-ajustable entre 0,05 et 0,52 m/s. Philae
    dispose d'un train d'atterrissage tripode conçu pour amortir sa vitesse d'arrivée.
    Le corps de Philae peut pivoter et s'incliner (via une suspension à cardan) sur son
    train d'atterrissage. Ce mécanisme permet de compenser l'inclinaison du terrain,
    optimiser l'incidence des rayons lumineux sur les panneaux solaires et effectuer
    des prélèvements d'échantillons du sol à différents emplacements. L'atterrisseur
    dispose d'une roue de réaction qui est mise en rotation à 9 600 tours par seconde,
    fournissant un moment cinétique de 6,2 N m s. Celle-ci est utilisée pour stabiliser
    l'orientation de Philae durant sa descente vers le sol. L'atterrisseur ne dispose
    d'aucun système de propulsion pour corriger sa trajectoire ou son orientation. Son
    trajet jusqu'au sol de la comète dépend uniquement du point où se produit la séparation
    avec l'orbiteur ainsi que de la vitesse et de l'orientation acquises à ce moment-là.
    
En raison du manque d'informations sur la consistance de la surface au lancement
    de la sonde, trois dispositifs d'atterrissage complémentaires sont prévus. Les pieds
    du train d'atterrissage sont munis de surfaces de contact suffisamment larges pour
    éviter à la sonde de s'enfoncer dans un sol mou. Pour éviter un rebond Philae est
    muni d'un système propulsif à gaz froid (azote) qui plaque au sol l'engin immédiatement
    après le contact avec la surface de la comète. Enfin deux harpons tirés depuis la
    partie inférieure de l'atterrisseur et des vis situées au niveau des pieds doivent
    lui permettre de se fixer solidement au sol. Pour éviter que l'atterrisseur ne rebondisse,
    les trois pieds du train d'atterrissage sont équipés d'absorbeurs de chocs. 
Le contrôle thermique constitue un des aspects les plus complexes de l'atterrisseur
    : celui-ci doit pouvoir fonctionner lorsque la comète se situe entre 2 et 3 unités
    astronomiques (u.a.). Par ailleurs, à la conception, il y a de nombreuses incertitudes
    sur l'ensoleillement de la zone d'atterrissage (lié à la rotation). Philae ne dispose
    pas de suffisamment d'énergie pour utiliser des résistances chauffantes. Les couches
    d'isolant sont donc conçues de manière que l'atterrisseur survive à la période la
    plus froide (à 3 u.a.), avec un système de stockage et de récupération de chaleur
    durant les moments d'ensoleillement. Lorsque le Soleil se rapproche à moins de 2
    u.a., la température, devenue trop importante pour l'électronique, entraîne la fin
    des opérations. 
L'énergie électrique est fournie par des batteries primaire et secondaire ainsi que
    des panneaux solaires. La batterie primaire non rechargeable a pour rôle de fournir
    de l'énergie durant les 5 premiers jours d'opération, de manière à garantir que les
    principales mesures scientifiques seront réalisées quel que soit l'ensoleillement
    du site d'atterrissage. La batterie secondaire rechargeable, de type lithium-ion
    et d'une capacité de 130 watts-heures (150 Wh au lancement), permet de poursuivre
    la mission une fois la batterie primaire épuisée. Elle est alimentée par des panneaux
    solaires qui recouvrent une grande partie de l'atterrisseur et qui fournissent 10
    W de puissance (à 3 u.a.). 
Les données acquises sont stockées dans une mémoire de masse d'une capacité de 12
    mégabits et transmises à l'orbiteur lorsque celui-ci est visible à l'aide d'un émetteur
    radio. L'orbiteur transmet à son tour les données vers la Terre lorsque celle-ci
    est située dans l'axe de son antenne orientable et que les antennes de réception
    sont disponibles.